Avez-vous dû constituer un instrumentarium particulier pour Wagner ?
Non. Nous jouons sur des instruments romantiques français. A mes yeux, le choix des chanteurs était le plus important. De toute la force qui se dégage de la musique de Wagner, je souhaitais faire entendre le lyrisme. C’est la raison pour laquelle je travaille avec Evgeni Nikitin, qui au delà de la polémique déclenchée l’été dernier, a une voix magnifique, extrêmement claire. Il chante sans vibrato et, surtout, ne hurle pas. Il en est de même pour le rôle d’Erik qui requiert un ténor lyrique et en aucun cas un Tristan ou un Parsifal qui réduirait artificiellement sa voix comme c’est parfois le cas. Autrement dit, un rôle idéal pour Eric Cutler, très à l’aise dans le bel canto. Quant à Senta, je la vois comme une Norma mais avec plus de puissance. Wagner était un digne héritier du bel canto et Norma était d’ailleurs son opéra préféré. La ballade de Senta peut faire penser à Casta Diva.
Entretien réalisé par Miriam Damev pour Die Bühne
(crédit photo : Sander Buyck)