« Intemporelle » (France Culture), « inoxydable » (La Terrasse) ou encore « vitaminée » (Forum Opéra), la production dirigée par Marc Minkowski et mise en scène par Laurent Pelly créée à l’Opéra de Paris en 1999 traverse les décennies sans prendre une ride. Par quelle magie ? Pour le Maestro, les éléments essentiels pour Platée sont « du souffle, du merveilleux, de l’humour, mais aussi une compréhension très fine de la musique ».
L’unique comédie de Jean-Philippe Rameau, mèle les genres : ballet bouffon, tragédie lyrique, opéra comique… Platée est tout à la fois et peut être plus encore.
Cette fable délirante est une satire du monde lyrique français du 18e siècle. « Rameau subvertit la tragédie lyrique dont il a respecté les codes apparents, ceux du texte et de l’imagerie » (Elisabeth Giuliani, Opéra de Paris).
L’œuvre est créée le 31 mars 1745 à Versailles, à l’occasion du mariage du fils de Louis XV, le dauphin Louis, avec l’infante espagnole Marie-Thérèse, réputée très laide. Les allusions à cette union sont nombreuses, notamment dans le personnage de Platée, nymphe repoussante. Peut on y voir une caricature de la royauté ?
L’histoire (cette « naïade ridicule (…) (qui) Espère chaque jour Que mille amants viendront l’adorer tour à tour »), Platée en homme travesti, décalages et quiproquos, sont autant d’accents burlesques avant l’heure.
Prochaines représentations : 3, 6, 8 octobre 2015, 19h30 à l’Opéra Garnier (Paris)
Photo : Platée, 2009 © MDLG