Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Wagner ?
Bien sûr ! J’ai dirigé Le Vaisseau fantôme il y a quinze ans aux Pays-Bas, avec un orchestre étudiant. Une toute petite production, très intime. Lorsque j’étais bassoniste en orchestre, j’ai aussi joué Wagner. Je pense que chaque musicien devrait avoir une culture wagnérienne. Sauf qu’il arrive que Wagner fasse l’objet de haine, ce qui est regrettable. Je connais des collègues qui éprouvent une réelle allergie à l’égard de sa musique.
Peut-on rester insensible à la musique de Wagner ?
Je ne crois pas. Je pense qu’elle peut avoir un rôle à jouer selon la manière dont on l’aborde. Pour moi, ce fut avec deux œuvres de jeunesse rarement jouées : Les Fées et La Cène des apôtres. J’apprécie beaucoup cette face méconnue et cachée de Wagner. Qu’on aime ou non Wagner, son génie ne peut être nié.
Pourquoi les œuvres de jeunesse de Wagner sont-elles si rarement programmées ?
Il a lui-même renié beaucoup d’œuvres de ses débuts. Aujourd’hui encore, il est parfois délicat d’en évoquer certaines, considérées comme des péchés de jeunesse. Cela n’a bien entendu aucun sens.
Entretien réalisé par Miriam Danev, Die Bühne
(crédit photo : Petra Coddington)